De nouvelles pratiques de soins à l’hôpital
Quand sophrologie, acupuncture ou hypnose secondent la médecine académique
De nouvelles pratiques de soins à l’hôpital

Quand sophrologie, acupuncture ou hypnose secondent la médecine académique

Selon les indications de l’ordre des médecins, plus de 6000 d’entre eux déclarent un titre ou une orientation en spécialité dite alternative, dont un cinquième exerce en hôpital.

Quand on entre à l’hôpital,  on a rarement envie de rigoler. D’abord parce qu’on ne sait jamais à quelle sauce on va être  r-accommodé, ensuite parce que de toute façon, on n’est pas vraiment là pour ça. Ce qui n’entame en rien la vocation des clowns-à-l’hôpital et autres animateurs d’ateliers du rire pour amener un peu de bonne humeur dans les couloirs.

Certains bienfaits du rire  ̶  antistress, antidouleur, antidépresseur ̶  sont prouvés scientifiquement. Les ateliers améliorent souvent aussi le sommeil, la digestion ou le relâchement, et redonnent de l’énergie. 

Autre pratique innovante ayant réussi son entrée à l’hôpital : l’hypnose. De plus en plus utilisée comme outil de gestion du stress, elle peut, dans certains cas, se substituer à une anesthésie. Aux Hôpitaux civils de Colmar, le service de chirurgie pédiatrique du docteur Stephan Geiss opère des enfants sous anesthésie locale simple plutôt que générale grâce à l’hypnose.   
 
Aider à moins angoisser, ainsi qu’à moins souffrir, c’est aussi le credo de la sophrologie, présente dans plusieurs hôpitaux, cliniques et centres antidouleur. Souvent pratiquée par d’anciens soignants, la sophrologie s’appuie sur des techniques de relaxation et d’activation du corps et du mental qui permettent de réduire le stress et la douleur liés à une maladie ou une intervention. 
 

Dans le cadre d’un apprentissage personnel adapté, les patients sont rapidement capables de maîtriser seuls les exercices de sophrologie et de les pratiquer  dès qu’ils en ressentent le besoin. 

D’autres disciplines sont également adoptées par des médecins préoccupés de soulager leurs malades. Ainsi, l’acupuncture est utilisée notamment contre les douleurs chroniques ou pour minimiser l’anxiété préopératoire. L’aromathérapie sort du bois à son tour, le yoga et le qi gong aussi. Les coupeurs de feu et autres magnétiseurs sont, eux, depuis plus longtemps dans l’antichambre du milieu hospitalier.  

 

Prescrire du sport (entendez par là l’activité physique, pas la compétition) à des personnes diminuées ou malades, fallait oser ! Le docteur Alexandre Feltz, adjoint au maire de Strasbourg, a pourtant été un pionnier du sport sur ordonnance. Et les hôpitaux suivent le mouvement, où des structures spécialisées s’en servent notamment pour soutenir les malades du cancer, comme à Lyon ou Marseille. Le sport s’avère un excellent moyen de réduire la fatigue et de redonner de la ressource aux malades. 
 

Encore plus étonnant : des chiens pour soigner la maladie mentale, comme à l’hôpital psychiatrique d’Amiens. Depuis 2010, golden retriever et cavalier King Charles s’y entendent pour sortir les patients de l’isolement, les rassurer, faciliter leur adaptation à la vie sociale, et même mettre un terme à leurs auto-mutilations ! Avec, en prime, une réduction des traitements psychotropes. Quand est-ce qu’on ouvre les portes des hôpitaux aux animaux de compagnie ?  

 

Certains médecins ʺconvertisʺ aux pratiques non-conventionnelles confessent qu’ils ont longtemps considéré ces disciplines comme « des conneries ». Et puis la pratique, souvent à la demande de patients, a changé leur perception. Patrice Cohen, anthropologue et co-auteur de Cancer et pluralisme thérapeutique explique : « l’expérience prend parfois le pas sur le savoir scientifique. On ne sait pas comment ça fonctionne, mais on voit que ça fonctionne ».  Pour sûr, en tant que patient, on prend !
 

 

Jean-Pierre

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