La question on se la pose généralement entre dix et cinq ans avant l’échéance. Autrement dit, au dernier instant.
Et selon une étude d’Opinionway 68% des interrogés déclarent que s’ils avaient « su », ils auraient manœuvré différemment dans leur carrière. Mais pire, la moitié avait mésestimé le montant de leur pension qu’ils avaient imaginé plus grassouillette. Atterrissage douloureux dans le monde des réalités !
Alors, à moins que vous ne fassiez partie de ceux qui ont définitivement fait une croix sur leur retraite, la question a tout lieu de se poser à tout moment de la vie « active ».
D’autant que depuis le début du 20e siècle, moult réformes se sont succédées, remplaçant et rendant obsolètes les engagements précédents. Et incertains les lendemains…
Quelques exemples ?
Une personne née en 1934 avait besoin de 150 trimestres (37,5 ans) pour toucher une retraite à taux plein dans le privé. Née en 1943 il lui fallait 160 trimestres. En 1970, 171. Puis, à partir de 1973, 172 (43 ans).
Le calcul de la retraite est passé des 10 meilleures années aux 25 meilleures années
L’âge de départ, de 60 à 62 ans, à taux complet. Et de 65 à 67 ans pour ceux qui ne font pas carton plein.
La revalorisation des pensions jadis indexée sur les salaires, a été fixée sur les prix.
Le rapport pension / salaire était de 75% pour une personne du privé née en 1940. Il se situe entre 68 et 55% pour un salarié né en 2000 (la différence variant en fonction de la productivité)
L’accord de 2015 a mis en place un système de bonus-malus des retraites complémentaires afin d’inciter les personnes nées à partir de 1957 à travailler plus longtemps. Désormais, la norme pour toucher une retraite complémentaire à taux plein est de 63 ans.
Car si vous souhaitez tirer votre révérence à 62 ans, même en possédant toutes vos annuités, vous subirez une décote de 10% sur votre retraite complémentaire, durant trois ans. Lorsque la part de cette dernière dans le montant total de votre pension est importante, les conséquences pourront être lourdes.
Si vous attendez 63 ans la décote disparaît. En revanche vous bénéficierez d’une majoration de 20, puis de 30% si vous travaillez trois ou quatre ans de plus. (Plusieurs exonérations sont prévues, notamment pour les retraités à très bas revenus).
Actuellement le gouvernement, à son tour, restructure les retraites. Le président en avait fait un élément phare de son programme électoral. Mais, cette fois, promis juré, c’est la der des ders ! L’achèvement de ce projet est prévu pour 2025. Ses termes ne concerneront ni les retraités actuels ni ceux qui sont à moins de cinq ans de l’échéance. En revanche, tous ceux nés à partir de 1963 basculeront dans le nouveau système, mais leurs droits acquis sous l'ancien seront garantis. Ces mesures ne sont pour l’instant que des « ébauches », le projet sera affiné et légiféré au cours de l’année 2019.
C’est Jean-Paul Delevoye qui est en charge du dossier, à suivre donc…
Un projet- retraite dépend de trois principaux facteurs : l’économie, la démographie et les volontés politiques des dirigeants.
A l’opposé des choix opérés en 2015, par exemple, en 1972 l’Etat a mis en place des systèmes de préretraite pour lutter contre le chômage des jeunes.
En fait, pour le financement des pensions, deux systèmes coexistent dans nos contrées :
Le sujet n’est pas des plus glamours. C’est pour cela qu’on le relègue toujours aux calendes grecques (alias le dernier moment). Le paradoxe c’est que quand on est jeune on s’en fiche royalement, alors que quand l’heure est arrivée, tout est déjà acté.
N’empêche que ses enjeux sont primordiaux, et que chacun aime à se reposer sur l’idée qu’un jour, ils bénéficieront d’une retraite.
Katia
Sources :
• http://www.lefigaro.fr/social/2018/10/10/20011-20181010ARTFIG00148-reforme-des-retraites-le- gouvernement-a-devoile-ses-premiers-grands-principes.php
• https://france.attac.org/actus-et-medias/le-flux/article/retraite-avec-cette-reforme-le-cynisme-confine-a-l-absurdite
• http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-3802.pdf
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