La surenchère de taxes à l’importation que se livrent actuellement les continents américain, européen et chinois pourrait-elle finalement se retourner contre l’administration Trump et entraîner la délocalisation d’une partie de ce qui reste de l’industrie américaine ? Pas improbable…
A vouloir en faire trop avec son "America first", le président américain en exercice prend le risque, au bout du compte, d’infliger de gros dégâts à l’industrie américaine, déjà moribonde après les crises successives des dernières décennies et l’exode vers la Chine d’une part importante de sa production industrielle.
La réaction de l’emblématique constructeur de motos américain Harley-Davidson n’a pas tardé ; se voyant appliquer une taxe culminant désormais à 31% au lieu de 6% précédemment, il lui aurait fallu augmenter le tarif moyen d’une de ses machines sur notre marché d’environ 2200 dollars, l’équivalent de 1880 euros !
Suffisant aux yeux de la marque de Milwaukee pour décider d’une expatriation partielle de sa production vers l’Europe ‒ son deuxième marché avec 40 000 unités annuelles ‒ afin de contourner cette nouvelle contrainte douanière, plutôt que de répercuter purement et simplement cette augmentation sur la clientèle, au risque de plomber des ventes déjà baissières.
Mais comment diable le locataire de la Maison Blanche a-t-il pu penser un instant que les augmentations des taxes sur les produits d’importation se limiteraient à un bénéfice rapide et unilatéral pour la balance commerciale US, sans autre forme de conséquence ? Ce type est quand même un businessman, à la base, et ses conseillers ne peuvent pas (tous) être des crétins !
Certains avaient pourtant prévenu... Pour le républicain Paul Ryan, "la meilleure façon d’aider les travailleurs et manufacturiers américains, c’est de leur ouvrir de nouveaux marchés, pas d’imposer des barrières sur le leur". Un autre républicain claironne ; "le patriotisme n’a rien à voir là-dedans, les taxes douanières sont tout simplement stupides et ne fonctionnent pas".
Après la résurrection de Bugatti sur ses terres natales de Molsheim, voir pousser des Harley estampillées "made in Elsass" quelque part dans la plaine rhénane, ça aurait une sacrée gueule, vous ne trouvez-pas ?
Jean-Pierre
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