J’ai encore un compte Facebook, mais il est proche du vide sidéral. Désormais, je parle réellement avec mes amis virtuels, et en anglais. Antinomique ? Pas tant que ça. Là où je ne faisais que cliquer sur une vidéo de chaton d’un ami connu dans la vraie vie mais plus revu depuis nos dernières vacances à Colmar, je parle maintenant à de parfaits inconnus rencontrés sur des jeux en ligne. Je le fais pendant ma pause café, ma pause déjeuner, ma pause goûter, le soir sur mon canapé et parfois même en réunion. Et vous savez quoi ? Je le fais aussi dans les transports en commun qui me mènent partout dans le Grand Est. Et j’y ai rencontré… un voisin de Moselle Est. Comme quoi, la virtualité peut aussi rapprocher, et pas forcément pour une date ou un mariage.

Un vrai réseau social

Bon, certes j’ai aussi tenu de tels propos pleins de préjugés. Mais c’était avant que j’en découvre un attrait certain. J’ai un smartphone, je joue au Scrabble®. Pas étonnant, j’adore les lettres. D’abord, ce fut contre l’ordinateur. Et puis j’ai fini par jouer contre mes amis, les vrais en chair et en os, ceux que je croise au bureau tous les jours. Combien de fois avons-nous échangé des lettres et de bons mots à la cantine du bureau ? Chaque midi ! Je joue également avec des amis virtuels, tirés au hasard de leurs disponibilités au moment où je clique sur l’application. Cela me permet de discuter un peu avec eux, de tisser quelque chose autour d’une activité commune. Cela aurait pu être dans un bar. L’important reste que le jeu ait réintégré ma vie. Comme le disent de nombreuses études en psychologie, prendre l’habitude de jouer permet de renouer avec son enfant intérieur, et retrouver un équilibre émotionnel1.

C’est l’international !

Pas du tout adepte de télévision, je n’en aime pas moins les séries, triées sur le volet de mes affinités. Et parmi elles, Game of Thrones. C’est en jouant au Scrabble que je suis tombée sur la réclame de HBO vantant la conquête de Westeros. GOT conquest est un jeu de guerre, et je suis tombée dedans. Prise au jeu, à l’adrénaline toute virtuelle de participer à un ralliement pour conquérir un Siège de pouvoir, défendre un territoire. Le jeu est international et permet de jouer avec des Russes, Brésiliens, Italiens, Français et britanniques. Du bon pour pratiquer ses langues vivantes. Vous en êtes ?

Plus qu’un jeu ?

Le jeu est attrayant, mais selon les vrais geeks il n’est pas le meilleur de sa catégorie. Je laisse les experts commenter cela. De mon point de vue, ce jeu permet de quitter un instant le monde du travail en partageant un moment hors-du-temps. Pour communiquer, les joueurs utilisent le réseau Discord, pour monter des actions, former les nouveaux. Oui, vous lisez bien. Il y a finalement beaucoup du monde de l’entreprise dans ce jeu en ligne. La formation continue avec de vrais tutos est incroyable et les joueurs y mettent beaucoup d’eux-mêmes.

Formation en ligne

Cette activité ludique, je me l’autorise à la pause café et entre deux papiers. Pour le Scrabble, je préfère y jouer entre deux lectures à la pause méridienne, à la terrasse d’un restaurant, entre deux trams ou deux trains, selon que je voyage intramuros ou dans tout le Grand Est. Dans la poche, pas possible de perdre les pièces du jeu, c’est assez pratique. Quant au jeu de conquête, je ne sais pas si j’aurais un jour la place sur le trône, mais en tout cas, il me tarde de connaître la fin de l’histoire. Et vous ? Vous jouez en ligne ? Êtes-vous plutôt Second Life ou Serious game ? Avez-vous déjà participé à des jeux de rôle dans le cadre d’une formation pro ? Dans tous les cas, libérez cet enfant qui sommeille car le jeu n’est pas réservé aux jeunes pousses.

Delhpine

Sources :

1 : Margaret Paul, Renouez avec votre enfant intérieur, Le Souffle d’or, 1993

Citation de Sigmund Freud « Le créateur littéraire et la fantaisie », L'inquiétante étrangeté́ et autres essais.