Sans doute la disparition des abeilles laissera-t-elle de marbre l’humanité fourmillante, désormais majoritairement citadine. Surtout si la technologie est déjà prête, au besoin, à les remplacer par des robots.
Rien n’indique, à l’heure actuelle, que le déclin des populations d’abeilles puisse être enrayé, ni même qu’une véritable volonté politique locale ou globale existe en ce sens. Ce qui est par contre à peu près certain, c’est que même si l’extinction se produit un jour, elle ne signifiera pas pour autant la fin de l’humanité, comme on en prête la funeste prévision à Albert Einstein.
En effet, les progrès technologiques n’ayant apparemment aucune limite, diverses sociétés et institutions comme la célèbre université de Harvard, travaillent d’arrache-pied depuis quelques années à la mise au point d’abeilles-robots. Et l’aboutissement n’est plus très loin, aux Etats-Unis et au Japon, notamment.
Pour situer l’importance de la pollinisation, environ 75% de la production mondiale de nourriture est dépendante des insectes pollinisateurs. Du côté de la flore sauvage, entre 60 et 90% des plantes ont elles aussi besoin de ces insectes pour se reproduire. Autant dire que la pollinisation est indispensable aussi bien en termes de biodiversité que de volumes de production.
Une région aux cultures agricoles et à la flore sauvage aussi diversifiées qu’en Alsace subirait un préjudice considérable si les abeilles venaient à disparaître. On n’ose imaginer le surcoût qu’entraînerait l’inévitable recours à des robots, et ses répercussions sur le budget des ménages, en particulier si la production en venait tout de même à fléchir, ne serait-ce qu’un peu…
Il serait donc légitime de commencer à s’interroger sur l’avenir de la production alimentaire mondiale. Pour palier à tout risque de rupture des approvisionnements, l’enseigne américaine de la grande distribution Walmart a ainsi déposé dès 2016, dans un secret relatif, un brevet ayant pour objet la conception d’abeilles-robots capables de se substituer aux abeilles "naturelles".
Des mini-drones, dotés de capteurs et de caméras, existent déjà. Les premiers prototypes sont en mesure de voler, mais aussi de plonger et de se mouvoir dans l’eau. Demain, ils pourront détecter le pollen, le prélever et le transporter d’une fleur à une autre. Comble du raffinement technologique, ils seraient aussi capables de vérifier que la pollinisation a bien réussi ou encore de surveiller l’état sanitaire des cultures, voire d’épandre les pesticides ! Ne reste plus qu’à leur apprendre le travail de la ruche…
Jean-Pierre
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