Les hikikomori sont des personnes, particulièrement des hommes, jeunes, qui choisissent de s’isoler de la société. Cloitrées dans une pièce, elles n’en sortent que pour les affaires vitales. Ne correspondant pas aux normes exigées par la communauté, elles ne souhaitent plus rencontrer leurs congénères humains, et elles ont leurs raisons.
Le phénomène a débuté au Japon, en 2016, on en dénombrait près d’un million, contre 230 000 en 2010. Non négligeable ! Maintenant on les retrouve dans plusieurs pays, dont la France où l’on parle de « retrait scolaire, ou social », et de « retirants ».
Regardez- les de plus près :
Pourquoi les Hikikomori se détournent-ils de la société ?
Non, ce ne sont ni des geeks bouffeurs d’écran, ni des malades, ni des larves décérébrées.
Plusieurs raisons les animent, voici les 3 principales :
Il y a les super-déçus de leurs relations humaines. Parfois ils ont été maltraités, voire violés dans l’enfance, d’autres fois ils sortent des normes, physiques (trop gros, trop petit..), ou comportementales (sans girl friend, ni look, diplôme ou travail « approprié » ). Objets de violence ou de moquerie, la suite de leur vie sociale a prolongé leur calvaire. Ils n’attendent plus rien des connexions sociales, au contraire, ils souhaitent s’en protéger en s’en extrayant le plus possible. Il leur est plus doux d’être seul, que martyrisé en public, (ou sur la Toile) par des camarades, ou des collègues aux langues de fiel acérées, et sans pitié.
Il y a les super-dégoûtés de la société. Pour eux, le monde fonce dans le mur, cela leur est insupportable, ou trop angoissant. Leurs revendications sont parfois politiques. Ainsi, nous lisons sur le post d’un hikikomori : « ce gouvernement, ce système, je n’en veux pas, gardez le pour vous, ou changez- le, ça sera qu’à cette condition que les ermites .. sortiront enfin de chez eux partager au monde ce qu’ils ont vécu... »
Ces reclus sociaux , ainsi auto-nommés, ont pourtant des traits communs :
Le premier, peut-être, est qu’ils débordent des normes, et qu’ils forment à eux tous comme un vaste mouvement contestataire silencieux.
Beaucoup ont eu des difficultés avec l’ambiance scolaire ou le marché du travail, et bien souvent cela fut le déclencheur de leur enfermement.
Ce sont des personnes qui réfléchissent à fond les ballons, principalement sur le monde qui les entoure, dont ils recherchent le sens et qu’ils ont tendance à trouver moche, puant et injuste. A titre d’exemple, sur la page Hikikomori.France, dernièrement, deux posts renvoient aux articles suivants : Comment notre cerveau décide-t-il de fuir en cas de menace ?, et : Et si vous étiez un autiste et non un fainéant ?
Ils vivent emmurés pour éteindre leur malaise, mais ils sortent tout de même pour les impondérables : nourriture, administratif, santé, hygiène …. Alors, lorsqu’ils doivent, vraiment, sortir, ils profitent des heures creuses ou nocturnes, afin de ne croiser que le minimum d’individus.
Ils s’isolent mais, cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas d’amis, ou de relation amoureuse, si parfois ils rencontrent des personnes, bienveillantes, qui veuillent bien « supporter » leur comportement, leur porte n’est pas verrouillée.
Bien entendu, l’Internet a facilité leur réclusion tant matériellement que socialement. Les relations virtuelles leur permettent de communiquer encore, parfois, selon les humeurs. Rompant l’isolement complet, elles leur procurent chaleur, compréhension, partage, et un petit bout d’envie de vivre ou de poursuivre.
Alors ? vous-même ? êtes- vous Hikikomori, un peu, beaucoup ou pas du tout ?
Témoignages bienvenus !
Katia
Sources :
http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fmdn.mainichi.jp%2Fperspectives%2Fnews%2F20100727p2a00m0na007000c.html
« Hikikomori bedroom hermits should be regarded as national crisis », The Mainichi Daily News, 30 8 2010.
https://www.20minutes.fr/high-tech/2291903-20180619-hikikomoris-francais-fui-monde-car-trop-dur-trop-brutal-trop-insecurisant-trop-injuste-trop-degoutant
https://fr-fr.facebook.com/Hikikomori.France/
La famille au risque de la souffrance psychique et de la déscolarisation, Cristina Figueiredo ,Dans Le Télémaque 2014/2 (n° 46)
Témoignage : https://fr-fr.facebook.com/Hikikomori.France/posts/274159523157330
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