L’Homme est un fêtard, épisode 2
La place des fêtes dans notre société
L’Homme est un fêtard, épisode 2

La place des fêtes dans notre société

08 Nov. 2018

Faire la bringue, c’est excellent pour notre santé mentale, et source de bien-être. Notoire depuis des millénaires, cette évidence se prouve, actuellement, scientifiquement !  

Faire la bringue

D’un milliard de façons les Hommes ont toujours fait la fête et se sont déchirés la tête (son revers tabou). Aujourd’hui, toujours, le besoin de fiestas nous attire, et les français, pourtant réputés grincheux, ne sont pas en reste.

 

Depuis les années 1980 le nombre de bamboulas s’est décuplé en Europe, comme si chacun avait eu envie de sauter sur l’occas’. A ce moment, les fêtes traditionnelles, catholiques et républicaines, étaient désertées. Et dans cette brèche ouverte, s’est infiltré une bande de joyeux organisateurs.

Messti, Fête à la choucroute, au pain, au vin, à la bière, du cochon, de l’asperge, de la jonquille, foire aux râteaux, Chandeleur, carnaval, fête au beaujol’, Saint Valentin, Gay pride, fête de la musique, du cinéma, des grands-mères, des voisins…

Les premières sont traditionnelles, les autres purement inventées, opportunistes pourrait-on dire. A celles-là se greffent :

Notre engouement pour les concours organisés par les communautés (à l’imagination débordante) :   flammenkueche, soupe, craché de noyaux ou de bigorneau, pain d’épices, de la plus belle barbe, des peleurs d’ail, du lancé d’artichaut, du plus beau vélo lumineux, ou tout bellement fleuri ou étoilé.  

Les fêtes étrangères qui se sont incrustées, la Saint-Patrick, Halloween, les batucadas brésiliennes, ou le nouvel an chinois qui réunit foule en certaines villes.

Les festivals qui ont le vent en poupe

La multiplication des fêtes « impromptues », grâce aux réseaux sociaux les gens se réunissent en plein centre- ville, sans grande organisation, comme les apéros géants. 
L’émergence des raves, et des free-parties.


Et à celles-ci s’ajoutent les fêtes privées : mariages, pacs, anniversaires, cousinades… 
Bref, tout au long de l’année, les agendas sont rythmés par les évènements festifs. Il n’y a qu’à faire son marché ! Diurnes et nocturnes, mixtes ou réservées, il y en a pour tous les goûts, tous les âges, tous les « clans ». 
Évidemment certaines réjouissances connaissent plus de succès que d’autres. La number one ?  La coupe du monde de foot, bien sûr ! 


Si les fêtes fascinent c’est qu’elles permettent de rompre la platitude de notre quotidien. Elles ont le même effet qu’un décompresseur qui règle les soupapes. Et elles s’avèrent d’autant plus flamboyantes et réussies que notre vie est plus banale ou pourrie. 


Aussi, ce sont des moments où l’on se renverse la tête, de différentes manières.  Et à chaque milieu social sa substance : Anis, bière, champagne, cognac, champignon, poppers, cannabis, coke, colle, en passant par tout un tas de petites gélules. 


Mais notons qu’au contraire d’hier, où les gens se mettaient dessus régulièrement et « normalement », aujourd’hui la violence est réprouvée. Les vigiles veillent, et une réputation de bagarreur ferme rapidement les portes de la purification. 

Critique :  

Des fêtes trop commerciales vous dîtes ? Oui, c’est une des grandes critiques actuelles face à cette recrudescence des fêtes. Effectivement ! Elles font tourner l’économie, comme diraient certains. Car quand on fait la fête, on achète forcément au moins un petit quelque chose pour dévier de l’ordinaire. Au minimum des œufs et de la farine pour faire des crêpes, et même dans les free parties, il y a le rite du don, une PAF des plus élémentaires.


Alors, oui, vos achats feront l’affaire d’un commerçant, et si cela vous chiffonne, choisissez la personne à qui donner vos sous ! La fête n’en sera que meilleure ! 


Vous pensiez que les français étaient tristes ? Des ronchons jamais contents ? Certes, mais pas seulement, ils sont, aussi, de joyeux bringueurs !


Réflexion : Chacun le sait, ces dernières décennies notre individualisme s’est empâté. Et pourtant, il semblerait que cela ait renforcé notre envie, ou notre besoin, de nous réunir autour d’un prétexte quelconque, pour faire la teuf, dans la joie et la bonne humeur. 

 

Katia


Sources :
Éric Marlière, « Les vertus libératrices de la fête. Violences ritualisées et compétitions masculines », Agora débats/jeunesses 2009/3 (N° 53)
Adrien Lherm, « Les enjeux sociaux du rite : l'exemple de la fête d'Halloween  », Hypothèses 1998/1 (1), p. 23-30.
 

 

 

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