Oublions donc les histoires de fantômes se prenant les pieds dans leurs chaines, de loups garous ayant besoin de se rendre d’urgence chez le dentiste ou d’autres vampires en mal de breuvage humain acidulé.
Aujourd’hui, le véritable effroi, c’est le monde du travail !
Impitoyable, sans pitié, cet univers dévastateur n’hésitera pas à vous envoyer à l’échafaud au moindre faux-pas. En effet, vous êtes surveillé sans cesse par la présence maléfique de votre entreprise, vous êtes contrôlé à tous les instants par votre banquier assoiffé de sang bien trop frais et entouré de requins mangeurs d’hommes, cherchant inlassablement à vous croquer de tout votre être. Parfois même, des parasites complètement terrestres cherchent à prendre votre place, et à profiter de vos réussites tandis que des squelettes d’un autre âge s’égosillent de vos atermoiements jusqu’à l’humérus.
Vous l’avez compris, pas la peine d’atrocement réfléchir à votre costume de monstre si vous souhaitez organiser une soirée Halloween : vous et vos collègues êtes très bien comme vous êtes.
La bonne nouvelle, c’est que pour vous en sortir, nul besoin d’acquérir un after-shave à l’ail ou de cacher un crucifix dans votre porte-serviettes ! Car finalement, le véritable danger, c’est de vous avouer vaincu face aux monstres peuplant cet univers.
« Dans chaque pénombre, vous pouvez trouver de la lumière, que ce soit avec des collègues rassurants, un environnement plus accueillant, ou encore en changeant de voie ou en embrassant la vie d’indépendant. »
Un petit soupçon d’effroi, sans doute jamais ne vous quittera. Mais il est normal et s’intègre parfaitement dans les aléas de la vie. Attribuez- lui donc une case sur le calendrier et contentez-vous de ce moment pour avoir peur. Le soir du 31 octobre, par exemple.
Le reste de l’année, soyez efficace et affrontez tous les dangers que vous rencontrerez, quel que soient leur taille, le nombre de leurs yeux ou la couleur de leur cravate. C’est en affrontant ses peurs qu’on finit par les vaincre. Alors, un seul conseil : arborez un sourire aussi large qu’une citrouille et lancez-vous avec des griffes acérées dans ce monde qui auparavant vous terrorisait. Bientôt, vous ferez un malheur dans votre travail.
Philippe
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